Le mois de rodage
demandé par les instigateurs du nouveau système de fonctionnement des
cars jaunes passé, j'ai testé également les cars jaunes sur le trajet La Plaine Des Palmistes/St-Benoît/Ste-Anne.
Premier
accroc à ce premier test : les horaires relevés sur internet ne
correspondent pas aux horaires du bus attendu (40 minutes à attendre en
plus pour la correspondance).
Quels premiers enseignements tirés de ce trajet et des discussions avec les usagers et les personnels ?
-Les arrêts de bus quand ils existent réellement sont obsolètes et ne protègent ni de la pluie ni du soleil. Attendre même 5 minutes sous la pluie ou le soleil à St Benoît ce n'est pas comme attendre un bus à Paris...
Le
premier écueil de cette réorganisation est la suppression de nombreux
arrêts sauf que l'interconnexion entre les réseaux intra et interurbains
(genre Estival) n'a pas été définie avant cette réorganisation pour
permettre aux usagers d'avoir accès aux correspondances souhaitées. Pour accentuer encore plus ces problèmes d'interconnexion
des réseaux c'est l'impossibilité de voyager avec un seul et unique
titre de transport. Il faut donc repasser à la case guichet et prendre
un nouveau ticket pour le réseau Estival cette fois pour espérer être en
temps et en heure à destination.
-La
gare de St-Benoît a très mal vieilli pour ne pas dire qu’elle est
inapte à accueillir du public convenablement. Elle est très bruyante
pour les usagers mais aussi surement pour les riverains dont les fenêtres donnent
directement sur la gare. Cette gare est ouverte aux quatre vents. Les
jours de pluie, se mettre à l'abri au sec relève du parcours du
combattant et que dire du fait qu'il faut monter ou descendre du bus
sous la pluie. Mon téléphone a bien détecté un réseau wifi public
mais hélas déconnecté !! La gare 2.0 ce n'est pas pour maintenant.
-Les
bus pris ce jour là sont très loin des standards qu'on nous vend dans les pubs pour
voyager en bus( réflexion valable pour les cars jaunes et ceux du réseau Estival). Les sièges sont alignés les uns derrière les autres comme
dans une bétaillère. Les grands gabarits, les femmes enceintes ou avec
bébé, les personnes âgées et celles transportant des courses doivent
faire preuve d'agilité pour accéder aux places assises et ensuite
retenir son souffle jusqu'au prochain arrêt tellement on est à l'étroit
(On tape encore dans les mains pour l’arrêt). Les deux bus que j'ai
emprunté (car jaune et Estival) ne peuvent accueillir des personnes à
mobilité réduite.
En définitif quelles conclusions faire de ce test si ce n'est que les usagers n'en ont pas pour leur argent.
Le
nouveau mode de fonctionnement qui devait permettre aux usagers de
bénéficier d'un meilleur service public de qualité de transport est
inopérant. La suppression de nombreux arrêts et la non-connexion des
différents réseaux compliquent les déplacements des personnes.
Cette
nouvelle organisation ne prend pas en compte les modes de déplacements
réels des personnes mais découle d'une organisation économique décidée
derrière un écran coupé des usagers et validée par nos conseillers généraux sortant à l'unanimité. Élus coupés eux même du terrain depuis trop longtemps également.
La
qualité des bus, des arrêts et des gares ne sont pas à la hauteur des
enjeux des modes de déplacements en transport collectif à La Réunion et
encore plus pour nous dans l'Est.
Il
est urgent de revoir cette nouvelle organisation en réunissant tous les
acteurs intervenant dans les transports collectifs dans l'Est et en
premier lieu les usagers.
Pour
que personne ne reste au bord du chemin et pour contrer le tout
automobile, on se doit d'offrir à la population un service public de
transport qui allie à la fois proximité, disponibilité, efficacité et
modernité.
Plus qu'un enjeu politique les transports collectifs (en bus pour l'instant...) est ET reste un enjeu de société avant tout et encore plus pour l'Est.