dimanche 25 janvier 2015

A l'arrêt!

Le mois de rodage demandé par les instigateurs du nouveau système de fonctionnement des cars jaunes passé, j'ai testé également les cars jaunes sur le trajet La Plaine Des Palmistes/St-Benoît/Ste-Anne.
Premier accroc à ce premier test : les horaires relevés sur internet ne correspondent pas aux horaires du bus attendu (40 minutes à attendre en plus pour la correspondance).
Quels premiers enseignements tirés de ce trajet et des discussions avec les usagers et les personnels ?
-Les arrêts de bus quand ils existent réellement sont obsolètes et ne protègent ni de la pluie ni du soleil. Attendre même 5 minutes sous la pluie ou le soleil à St Benoît ce n'est pas comme attendre un bus à Paris...
Le premier écueil de cette réorganisation est la suppression de nombreux arrêts sauf que l'interconnexion entre les réseaux intra et interurbains (genre Estival) n'a pas été définie avant cette réorganisation pour permettre aux usagers d'avoir accès aux correspondances souhaitées. Pour accentuer encore plus ces problèmes d'interconnexion des réseaux c'est l'impossibilité de voyager avec un seul et unique titre de transport. Il faut donc repasser à la case guichet et prendre un nouveau ticket pour le réseau Estival cette fois pour espérer être en temps et en heure à destination.
-La gare de St-Benoît a très mal vieilli pour ne pas dire qu’elle est inapte à accueillir du public convenablement. Elle est très bruyante pour les usagers mais aussi surement pour les riverains dont les fenêtres donnent directement sur la gare. Cette gare est ouverte aux quatre vents. Les jours de pluie, se mettre à l'abri au sec relève du parcours du combattant et que dire du fait qu'il faut monter ou descendre du bus sous la pluie. Mon téléphone a bien détecté un réseau wifi public mais hélas déconnecté !! La gare 2.0 ce n'est pas pour maintenant.
-Les bus pris ce jour là sont très loin des standards qu'on nous vend dans les pubs pour voyager en bus( réflexion valable pour les cars jaunes et ceux du réseau Estival). Les sièges sont alignés les uns derrière les autres comme dans une bétaillère. Les grands gabarits, les femmes enceintes ou avec bébé, les personnes âgées et celles transportant des courses doivent faire preuve d'agilité pour accéder aux places assises et ensuite retenir son souffle jusqu'au prochain arrêt tellement on est à l'étroit (On tape encore dans les mains pour l’arrêt). Les deux bus que j'ai emprunté (car jaune et Estival) ne peuvent accueillir des personnes à mobilité réduite.
En définitif quelles conclusions faire de ce test  si ce n'est que les usagers n'en ont pas pour leur argent.
Le nouveau mode de fonctionnement qui devait permettre aux usagers de bénéficier d'un meilleur service public de qualité de transport est inopérant. La suppression de nombreux arrêts et la non-connexion des différents réseaux compliquent les déplacements des personnes.
Cette nouvelle organisation ne prend pas en compte les modes de déplacements réels des personnes mais découle d'une organisation économique décidée derrière un écran coupé des usagers et validée par nos conseillers généraux sortant à l'unanimité. Élus coupés eux même du terrain depuis trop longtemps également.
La qualité des bus, des arrêts et des gares ne sont pas à la hauteur des enjeux des modes de déplacements en transport collectif à La Réunion et encore plus pour nous dans l'Est.
Il est urgent de revoir cette nouvelle organisation en réunissant tous les acteurs intervenant dans les transports collectifs dans l'Est et en premier lieu les usagers.
Pour que personne ne reste au bord du chemin et pour contrer le tout automobile, on se doit d'offrir à la population un service public de transport qui allie à la fois proximité, disponibilité, efficacité et modernité. 
Plus qu'un enjeu politique les transports collectifs (en bus  pour l'instant...) est ET reste un enjeu de société avant tout et encore plus pour l'Est.