mardi 11 mars 2014

Il était une fois Bethléem la belle!

Il était une fois une charmante petite route bitumée qui serpentait au milieu de champs de canne à sucre qui se courbaient sous le souffle des alizées dans la ville des eaux vives à St-Benoît. Cette route nous guidaient vers un jardin d'Eden, l'Ilet Bethléem, qu'aimaient fréquenter les bénédictins pour leurs pique-niques lors des fortes chaleurs ou encore lieu d'escale pour les bus de passage venus de toute l'île pour profiter des bassins de baignades et de sa nature verdoyante en période de forte chaleur.









Le temps passa et quelques années plus tard, ce joyaux jadis, vit ces atours tombés en lambeaux et se ternir face à l'indifférence du Roitelet qui avait abandonné son royaume pour de nouveaux châteaux où les dorures du plafond étaient plus attrayantes que la verdure et le bruit de l'eau qui ruisselle sur les roches  tapissant le lit des bouches rondes, chevaquines, coquilles et autres gourmandises de rivière qui faisaient la richesse du royaume.
De la petite route bitumée il ne reste plus qu'une petite route à peine carrossable où les nids de poules jonchent le parcours.
A la place des beaux champs de cannes, une ferme photovoltaïque et ses caméras de surveillance ont recouvert le sol où on voudrait nous faire croire qu'il sera encore possible de faire de l'agriculture.(j'attends de voir celui qui devra se coucher au sol pour planter quelque chose sous un panneau situé à 1 mètre du sol...).
Le parking est resté le même. Les derniers habitants de l'îlet à l'entrée du sentier ont depuis abandonné leur maison à mère nature.
Le petit sentier de terre parcouru par les chevaux des prêtres descendant au galop faire la messe dans leur petite église a laissé place certes à un sentier bétonné plus agréable pour la marche mais attention à la glissade tout de même car mère nature aime à se faire mériter.
Oh rage, oh désespoir mais qu'avez-vous fait des terres de ma jeunesse????
RIEN! RIEN! On a rien fait! Enfin si! On t'a laissé à l'abandon, livré à toi même , à la nature et aux gens mal intentionnés aussi.
Tes bancs où autrefois on pouvait se prélasser à l'ombre des bambous et contempler les petites cascades où les enfants prenaient un dernier bain avant le retour: un tas de ruine.
















 
De tes kiosques où on pouvait cuisiner un bon ti "kari la rivière" il ne reste plus qu'une table, celle des lamentions des bons moments passés autour d'elle. Le coin feu a depuis longtemps consumé nos souvenirs d'enfance.












La table d'hôte/ restaurant qui a accueilli tant de banquets dans ses murs recouverts de beaux et majestueux troncs d'arbres ressemble à une chanson triste de Francis Cabrel: Octobre (http://www.paroles.net/francis-cabrel/paroles-octobre) plutôt qu'à une douce romance créole (http://www.youtube.com/watch?v=RPBhNQIg2GQ) Kaskavel, Kayambé: dan la ravine dann kèr soley....


Que dire de la pelouse qui ne mérite même plus ce nom où on ne peut même plus posé "in sézi".
Dire que tu faisais presque office de précurseur car déjà équipé de toilettes publiques.
Je pourrai me mettre à genou dans la petite chapelle faire une dernière prière pour arrêter ce cauchemar mais j'ose à peine franchir le seuil de sa porte de peur de voir son toit s'effondrer sur moi à cause d'énergumènes qui y ont mis le feu.
Mais une chose n'a pas changé: le plaisir des uns et des autres venus profiter de ces bains frais qui nous font du bien à l'extérieur après avoir été meurtri en découvrant cette terre d'abandon digne d'un mauvais film dans un ilet abandonné!
Mais comment en est-on arrivé à cette situation?
- Route laissée à l'abandon: Mr Le Maire Fruteau et Audifax
Comment fait-on pour emmener le président de l'Assemblée Nationale(l'un des hommes les plus importants après le Président de la République) sur cette route pour visiter "le symbole" de réussite écologique avec l'îlet Bethléem dans cet état? Na poin le né kosa? C'est comme visité les beaux stades de coupe du monde et oublié les  favelas et bidonvilles autour.
Certes la ferme est un projet privé mais qui donne l'autorisation de transformer des bonnes terres agricoles en cimetière pour panneaux voltaïque total défisc: Mr Le Député Maire "Audifax" cautionné aujourd'hui par Mr le Député Maire Fruteau.
Qui a laissé l'îlet Bethléem dépérir et agonisé à ce point? On va me dire que c'est la CIREST qui à la compétence sur les sites touristiques! Mais  qui y siège: les élus désignés par Mr Le Maire.
Qui paye les pots cassés? NOUS LES BÉNÉDICTINS privés d'un site d'exception dans la commune pour nos sorties en familles. Notre économie bénédictine privée d'un site au même potentiel touristique donc économique égal voir supérieur à celui de la rivière Langevin qui attire chaque weekend entre 10 et 15 000 personnes.
Que dire de tous ces emplois verts qui à chaque fois gaspillent (outre l'argent publique...) leurs sueurs pour réhabiliter le site et qui tel le mythe de Sisyphe devront recommencer à défricher et nourrir l'espoir de voir ce site retrouver son lustre dann tan lontan(d'antan) suivant l'exploitation qu'on fera de leur misère sociale...
On a abimé mes souvenirs d'enfance de mes ballades et baignades à Bethléem et on m'a volé le plaisir de partager cette endroit magnifique avec ma fille.
Il était une fois Bethléem....
Mi souvien mon nénère adoré.....



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